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Killed by death (Tristan SAUTIER)

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Extrait 

quand il reste au comptoir d’un bar une femme
belle et pourtant seule qui fatiguée
regarde le jour naissant son maquillage
aussi fatigué elle se tourne se voit
dans la glace du bar désapprouve
le jour qui vient se regarde et ne
se voit pas allume une cigarette
et envoie la fumée au reflet
qui la dévisage sans rien voir
comme pour réellement briser la glace
ou son image propre

quand on est à trois tabourets de distance
et qu’on ne tente rien parce qu’à cette heure
intérieure ne se marquant sur aucune horloge
on sait que trois tabourets font
trois siècles de solitude ou trois
espaces d’indifférence et que des murs
se resserrent de toutes leurs pierres
derrière les visages
Titre : KILLED BY DEATH
Auteur : Tristan SAUTIER
Illustrations : Joëlle AUBEVERT
Format : 20 cm / 14 cm
Nombre de pages : 97
ISBN : 978-2-930498-40-9
Prix TTC : 16 €

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Killed by death ! & pourtant je n’ai jamais été aussi jeune dans la virulence. Sauf à cultiver l’illusion, on ne peut plus se leurrer. Au moins depuis Rimbaud : " la vie est la farce à mener par tous " & on la mène, & elle nous mène. Mais il y a toujours, dans le lieu finalement sans nom, comme un ressac d’infortune. Il y a une femme belle de désespoir & de solitude ; il y a des flamboyants, ici peintres & écrivains, pour accompagner le naufrage de chacun jusqu’à l’os premier & final. (Tristan Sautier)

"Ce neuvième recueil de Tristan Sautier, essayiste par ailleurs, sculpte ses préférences, ses femmes, ses références littéraires et artistiques dans le marbre d'une scansion serrée qui leur donne la force des vignettes pleines d'ellipses, jouant du vers pour couper les mots et user d'une fluidité qui nous embarque vers des chutes tellement lucides, jusqu'au mot de la fin du livre : mort.
Par le biais des fleurs, des roses, des myosotis, le charnel est à sa juste place ici pour contrecarrer l'offensante qui brise tout, aliène, scelle les destins : l'hommage aux tapineuses ou à une femme/belle et pourtant seule qui fatiguée/regarde le jour naissant son maquillage/ ...
La nuit aussi inspire Sautier, par l'entremise d'Edward Hopper et ses noctambules célèbres, trois oiseaux humains nocturnes, véritables oiseaux de nuit, arpenteurs de l'absence, quand tout l'espace est à la lumière / comme un désir de morsure et aux vents de la nuit, Sautier songe placer les chiens poètes qui frétillent de la queue en pensant aux chiennes qui parcourent les rues.
Sous la bannière de Tenessee Williams, Jim morrisson, Char, Villon et Rimbaud, les sections du livre plongent le lecteur dans un réseau d'interprétations où la littérature américaine, les références artistiques, poétiques, signalent l'air en feu qui hallucine d'une modernité qui donne à lire sans cesse la griffe, la blessure, l'érosion, la mort d'une vie. De très belles illustrations de Joëlle Aubevert exploitent aussi le thème de la déliquescence, entre formes, couleurs, qui se noient dans le réel."

Philippe Leuckx, in la revue Francophonie Vivante, juin 2014
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