Killed by death (Tristan SAUTIER)
Extrait |
Titre : KILLED BY DEATH
Auteur : Tristan SAUTIER Illustrations : Joëlle AUBEVERT Format : 20 cm / 14 cm Nombre de pages : 97 ISBN : 978-2-930498-40-9 Prix TTC : 16 € Killed by death ! & pourtant je n’ai jamais été aussi jeune dans la virulence. Sauf à cultiver l’illusion, on ne peut plus se leurrer. Au moins depuis Rimbaud : " la vie est la farce à mener par tous " & on la mène, & elle nous mène. Mais il y a toujours, dans le lieu finalement sans nom, comme un ressac d’infortune. Il y a une femme belle de désespoir & de solitude ; il y a des flamboyants, ici peintres & écrivains, pour accompagner le naufrage de chacun jusqu’à l’os premier & final. (Tristan Sautier)
"Ce neuvième recueil de Tristan Sautier, essayiste par ailleurs, sculpte ses préférences, ses femmes, ses références littéraires et artistiques dans le marbre d'une scansion serrée qui leur donne la force des vignettes pleines d'ellipses, jouant du vers pour couper les mots et user d'une fluidité qui nous embarque vers des chutes tellement lucides, jusqu'au mot de la fin du livre : mort.
Par le biais des fleurs, des roses, des myosotis, le charnel est à sa juste place ici pour contrecarrer l'offensante qui brise tout, aliène, scelle les destins : l'hommage aux tapineuses ou à une femme/belle et pourtant seule qui fatiguée/regarde le jour naissant son maquillage/ ... La nuit aussi inspire Sautier, par l'entremise d'Edward Hopper et ses noctambules célèbres, trois oiseaux humains nocturnes, véritables oiseaux de nuit, arpenteurs de l'absence, quand tout l'espace est à la lumière / comme un désir de morsure et aux vents de la nuit, Sautier songe placer les chiens poètes qui frétillent de la queue en pensant aux chiennes qui parcourent les rues. Sous la bannière de Tenessee Williams, Jim morrisson, Char, Villon et Rimbaud, les sections du livre plongent le lecteur dans un réseau d'interprétations où la littérature américaine, les références artistiques, poétiques, signalent l'air en feu qui hallucine d'une modernité qui donne à lire sans cesse la griffe, la blessure, l'érosion, la mort d'une vie. De très belles illustrations de Joëlle Aubevert exploitent aussi le thème de la déliquescence, entre formes, couleurs, qui se noient dans le réel." Philippe Leuckx, in la revue Francophonie Vivante, juin 2014 |