Archives (Anne BONHOMME)
Extrait |
Titre : ARCHIVES
Auteur : Anne BONHOMME Genre littéraire : Poésie Préface : Piet LINCKEN Illustrations : Simonne DEVYLDER Nombre de pages : 85 Format : 20 cm / 14 cm ISBN : 978-2-930498-43-0 Prix TTC : 15 € Lorsque l’on ouvre le
dictionnaire au mot Archives, on lit
qu’il s’agit d’un ensemble de documents relatifs à l’histoire
d’une ville, d’une famille ainsi que le lieu où sont conservés
ces documents. Cette matière peut être évidemment fort variée, et
les Archives de ce livre le
sont tout autant, divisées d’ailleurs en trois parties. Elles
mettent en lumière « un monde premier », « la
musique de la terre », à côté des mythes, réels ou
supposés, des rites, des croyances populaires, comme si ces Archives
voulaient nous ramener à la naissance du monde. C’est
ainsi qu’Anne Bonhomme, dans une écriture que l’on pourrait
qualifier d’anthropologique, nous amène à prendre conscience que
notre appréhension du monde ne peut être univoque, que l’on ne
saurait conformer toute culture, ni même toute nature, à notre
époque et à notre société anxiogènes sous le fallacieux prétexte
que ce monde, tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, serait nôtre,
définitivement, que nous en connaîtrions tous les rouages et que,
comme on dominerait sa propre vie, nous le dominerions avec
certitude, méthodiquement, rationnellement. Lieux, peuples, animaux
occupent ces pages comme si le temps n’avait pas de prise, alors
que tout, dans notre civilisation – dont c’est sans doute une des
pathologies – est corseté par un temps défiguré, pressurisé, un
temps confondu à l’urgence du besoin, ce besoin constant d’avoir
qui voudrait se passer d’être. L’auteure, par des poèmes
allongés en vers courts, trace un cheminement, à la manière de
celui qui retracerait des pistes immémoriales, en une sorte
d’archaïsme qui évite sagement d’exposer une thèse, même la
plus captivante fût-elle, mais plutôt de nous conduire dans un
creuset d’éclaircissement, semblable à découvrir au fond d’une
forêt une clairière ouverte, là où une hutte témoignerait d’un
passage.
(extrait de la préface de Piet LINCKEN) |