Comme une fumée sous le vent (Michel VAN DEN BOGAERDE)
Titre : Comme une fumée sous le vent
Auteur : Michel Van den Bogaerde Illustrations : Michel Van den Bogaerde Format : 14 x 20 cm 70 pages Prix TTC : 16 euros ISBN : 978-2-930498-68-3 |
Hérétiques
Cette fois, c’est fini Les barbares envahissent les rues Et tuent pour tuer Pour l’idée différente Du sang contre des mots Les vieux comme les jeunes Sont dans la nasse du pouvoir L’absolu qui défie Je veux contre tu penses Et la mort est du jeu Les rues de demain Ne seront jamais sûres D’être aux mains mécaniques Des absents de rêver Traquant les hérétiques C’est trop tard et c’est fait On peut pleurer encore Voire se révolter Et tomber sous les balles Pour avoir trop parlé Jamais l’intelligence ne s’en remettra Jamais non plus le temps D’être ensemble confiants Dans l’avenir possible Sans bûchers, sans potences Voici que quelques-uns Ont décidé de tous Désormais c’est la peur L’évolution hoquette Dans la bouillie du temps. |
Les temps sont durs, hélas ! Ce que nous avons cru immuable et que nous avons appelé civilisation se délite tous les jours. Le destin des hommes et des femmes de ce temps garde les invariants : la fin de l’histoire est pénible et le temps limité, mais il invente autant d’issues que de prisons. La poésie est là pour dire le mal comme le bien, elle est une forme polie de l’espoir ou du désespoir, assortie de contraintes purement littéraires qui en font le sel.
Qui sauf moi Qui meurt Décrira le monde Qui me survit ? Qui dans le temps ou l’espace, ces contingences d’être Parlera de mon temps, de celui dans lequel je baigne, dans lequel j’écris Dans lequel je vis Dans lequel j’abandonne la nécessité d’exister ? Qui dira l’inutile La folie et le bonheur de voir et d’entendre D’imaginer les cieux, d’être battu par l’histoire De vivre encore le lendemain ? Qui dira que le vent Ou les nuages qu’il transporte Sont assez pour l’expérience d’être qui n’a nul but Mais des conclusions ? |