Les enchantements (Jean-Michel AUBEVERT)

Les astres éteints sont de souvenirs morts dont l’étoile brille plus fort, étincelants vestiges dont nous étreint le vertige. Sur la barrière du ciel se penchent les dieux verts. Fleurissez les âmes au dessin de forêts. Nous sommes les gardiens du parc. La forêt du ciel est un charpentier d’étoiles.
De ces clairières étranges que laissent dans la forêt les légendes, jusqu’au ciel qui s’arrache aux landes, j’ai parcouru toute l’étendue des nues.
Au dormant des troncs, dont j’ai rêvé le roman des feuillages jusqu’aux nuages, j’ai lu des feuilles vives les nerfs, et dans les mortes, les étoiles du givre. J’ai vu, dans leur clair-obscur, se balancer l’ombelle de vastes créatures dont l’aile, à demi transparente, virait, fugace, entre les bancs de nuages. Leurs bras blancs s’écorchaient aux flancs humides des géants d’Atlantide. Aux ultimes colonnes s’arrêtait leur vol, ricochant sur l’enfilade du vide.
Titre : LES ENCHANTEMENTS
Auteur : Jean-Michel AUBEVERT
Illustrations : Joëlle AUBEVERT
Format : 20 cm / 14 cm
64 pages dont 14 illustrations noir et blanc
Prix TTC : 12 €
Date de parution : février 2001
Ecrit au sortir d’une maladie grave, ce recueil, au titre si bien choisi, parle d’amour et du bonheur simple d’être en vie. Largement inspiré par la nature, en particulier les paysages bretons (« Bretagne blonde, mauve, rouge et or, où galopent encore les chevaux de Gauguin, dorsale du dragon dont la queue fouette l’étang abandonné, champs entrecoupés par le cliquetis des bosquets sous les poissons gris des nuages atlantiques ... »), il réussit à n’être ni une fade évocation du quotidien, ni une fuite dans les antiennes oniriques des légendes bretonnes. Partant de la réalité tangible, il s’en écarte insensiblement pour convier le lecteur dans un monde parallèle qui l’attendait de toute éternité.