Là où sont les oiseaux (Véronique WAUTIER)
Extrait |
Titre : Là où sont les oiseaux
Auteur : Véronique WAUTIER Préface : Jean-Michel AUBEVERT Illustrations : Pierre MAINGUET Format : 20 cm / 14 cm 79 pages dont 4 illustrations couleur sur papier Canson 160 gr ISBN : 978-2-930498-42-3 Prix TTC : 15 € Le recueil s'ouvre par l'évocation des toriis, ces portails traditionnels des sanctuaires shintoïstes. Leur traduction littérale s'inscrit au fronton du recueil : là où sont les oiseaux. Ainsi s'inaugure le chant au linteau du poème. L'oiseau ne tient pas un discours mais tient parole. Il extériorise plus qu'il n'énonce le fond de sa joie, qui est aussi sa liberté. Il accueille la lumière au trésor de sa gorge. Véronique Wautier attrape les mots au vol comme tombés du bec d’un oiseau, se rallie à leur chant. Elle place l’écriture au cœur de la nature, en chemin de la vie à vivre, entre quotidien et vérité poétique des jours. Écrire et vivre marchent pour elle d’un même pas d’espérance. Un pied après l’autre, elle ravive les foyers de lumière où les paumes se réchauffent dans la sagesse d’une jeunesse affective. Recoller les lèvres de la perte en un baiser, le peut-on? Le matin est une page blanche. S'y lèvent les mots dans la cérémonie des oiseaux. Dans le sommeil, la nuit trouve les mots pour parler aux morts, rachète leur disparition et notre douleur. A travers le deuil, qui nous laisse impuissants, nous revenons à notre vie dans la gestation du souvenir.
Au matin, remettre l'ici sur le métier. La vraie vie n'est pas ailleurs. C'est maintenant qu'il faut tenir au chaud le coeur, dans le milieu de la respiration : Je ne veux plus aller au bord de la pensée Je veux partout me sentir au milieu Il faut conjurer le froid de la mort contre lequel se hérisse la douleur, assimiler la perte en s'entourant de son entourage, tenir le milieu de ses repères au pivot de l'inné. A bien des égards, l'univers du poète relève du merveilleux, voire du fantastique, non du surnaturel. Le poète soulève le paysage en marchant. Il l'embrasse d'un regard, s'affranchit des distances, englobe jusqu'aux astres, plus particulièrement la lune, la ronde, à l'éclairage quelque peu fantomatique. A mesure, il arpente ses propres visions, toise le cri où il est tenté de s'abîmer. Il soulève la poussière jusqu'aux cendres sur son chemin. (Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert) |