Paysages du corps duel (Yannick TORLINI)

Extrait

Le cœur reste loin la tête se perd dans les pensées qu’elle n’engendre pas rien non rien la terre s’est rétractée sous le corps la terre s’est retroussée sur le froid de la chair mais il reste toujours une frontière ; qui n’est plus rien et encore à cet instant même identique rien la vie sans aucun appel la terre partie avec le reflux et rien

C’est une langue qui n’a jamais été parlée c’est une syntaxe du cœur et du corps divis non pas un pays même mais la croyance en la possibilité de cette terre prise entre deux réalités deux extrêmes le moi et le non-moi ; qui ne sont que le même tout d’un paysage intérieur bordé par la mer mais les oiseaux marins n’atteignent jamais les hautes terres 

(Extraits de Paysages de la limite)



l’île regorge de silences
l’air n’y vibre pas
rien
ni même
la mort n’y
bruisse
l’île est une ruine
calfeutrée de
vent
on y expose nos corps
pendus aux cernes du
jour
l’île n’existe sur
aucune mer aucun
océan
elle n’est pas et
pourtant
oui et
pourtant
l’eau l’encercle
une barque chavirée
d’âmes la 
relie
à nulle part
et encore
l’eau ne coule pas 

(Extrait de « Paysages insulaires »)
Titre : PAYSAGES DU CORPS DUEL
Auteur : Yannick TORLINI
Illustrations : Catherine BERAEL
Format : 14 x 20 cm
103 pages dont 4 illustrations couleur sur papier Canson 160 gr
Prix TTC : 16 euros
ISBN : 978-2-930498-45-4

Le moindre mouvement est une façon d’apprendre à habiter le silence qui nous enfante et nous tue pour nous semer aux vents de nos torpeurs de nos efforts immobiles et de nos recommencements chaque matin les mêmes toujours jusque dans les fureurs du quotidien la déraison et les colères de vivre mais ; encore un peu de souffle nous gonfle les poumons il n’y a d’acceptable que l’inutile

Yannick TORLINI