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Pierres de mort  (Annie PRÉAUX)

Photo
Titre : Pierres de mort
Auteure :  Annie Préaux


Photos des œuvres de Christian Claus

Format : 14 x 20
              58 pages
              10 photos couleur

Genre littéraire : poésie

Prix TTC : 18 €
ISBN : 978-2-390520-40-5


Disponible le 1er avril 2022




Dans la décharge
Le mot perpétuité gravé
Sur une pierre
Brisée
Fruit perdu
D’une concession inviolable
Récemment violée
Souvenir sous bulldozer
Absolu démenti
Tu y goûtes la vie
De l’éphémère présent
Tu as tranché
Les mots
D’une tombe
Au rebut
D’autres
Les y avaient gravés
Pour une éternité
De pacotille

Sur les piliers du vide
La mort s’est réinstallée
Comme une cigogne
Sur une cheminée printanière
Le ciseau lointain
Du tailleur de pierre
Les bras du fossoyeur
Et la coutume
L’avaient pourtant destinée
A la terre
Mais voici que l’air
L’a hissée fragile
Sur le fil léger
D’une autre dimension
L’air
Ou l’art
Iconoclaste jeu
De l’Homme
Avec son impossible
Rêve

J’aime les cimetières, leur silence, leurs pierres tombales, leurs lierres, leurs cyprès, leurs allées lentes, les silhouettes qui s’y faufilent sans rien dire, les fleurs fraîches ou fanées qui y jettent quelques taches de couleur ou les petits cailloux délicatement posés sur l’un ou l’autre marbre.
Je m’y promène en contemplant les stèles sculptées ou lisses, les portraits anciens ou récents, les mains qui s’unissent ou qui prient, les pierres qui pleurent, les tombes ressemblant à de petites demeures, avec grillage et porte cadenassée.
Je suis les chemins des chats qui s’y baladent en propriétaires.

Pourtant, je crois que la mort n’est pas sacrée.
Ou alors, dites-moi pourquoi l’on jette les vieilles sépultures au rebut, surtout quand elles ont cessé de servir au deuil de quelques vivants et que plus personne ne les fleurit. Au rebut, sauf peut-être pour les toutes vieilles, les historiques, qui parfois trouvent un havre au musée.

Certes, le décorum funéraire a toujours ses partisans : amateurs d’Art, défenseurs, restau-rateurs passionnés. Sans oublier les archéo-logues, les trafiquants et les pilleurs de tombes.
 La foule de tous les jours, elle, se situe entre deux pôles : la visite quotidienne au cimetière et l’absence de chaque instant, la prière ou le silence.

À moins que l’Art…

Comme les humains, les tombeaux sont périssables et la mort frappe parfois deux fois : rien d’éternel sous le soleil. Mais le mot « renaissance » peut prendre tout son sens, sous les doigts et l’esprit d’une création nouvelle.
                                                        Annie Préaux

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