Catherine BERAEL
Architecte et peintre, Catherine Berael a illustré, depuis 2011, 18 recueils parus aux éditions Le Coudrier.
Elle est également l’illustratrice de deux livres pauvres : « Covid de sens » et « Le graveur d’âmes », du poète Ardent Duchesne, réalisés aux éditions "Les lettres boréales" à Bruxelles pour le compte du Musée Pierre de Ronsard à Tours en France.
Par ailleurs, elle participe activement à la revue « Reflets » de l’Areaw (Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie).
Elle est également l’illustratrice de deux livres pauvres : « Covid de sens » et « Le graveur d’âmes », du poète Ardent Duchesne, réalisés aux éditions "Les lettres boréales" à Bruxelles pour le compte du Musée Pierre de Ronsard à Tours en France.
Par ailleurs, elle participe activement à la revue « Reflets » de l’Areaw (Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie).
A nos vallées enfouies : Interview de Catherine Berael
par Patrick Devaux
En préparation à la présentation du livre à l’AREAW le 2 octobre 2019, Patrick Devaux a rencontré Catherine Berael. En voici quelques moments choisis :
Patrick Devaux : Le texte fait état d’un départ très physique (sac à dos, etc.), avons-nous à faire avec une sorte de prise de décision ?
Catherine Berael : Le livre mène le lecteur dans les pas d’une randonneuse en Corse. Le GR20 ne s’improvise pas, c’est un sentier de grande randonnée qui nécessite une bonne préparation physique. Mais rien n’aurait été possible sans le désir très prenant de la narratrice de retrouver les montagnes de sa jeunesse.
Patrick Devaux : Une prise de décision et ensuite une sorte d’aveu ? Tu écris : « Marcher dans la plainte de mon cœur. Marcher pour que s’éloigne la douleur des batailles perdues… ». Est-ce une démarche en solitaire, mais avec autrui ?
Catherine Berael : La narratrice retourne sur les traces de son passé et d’un amour perdu. Marcher en solitaire permet l’introspection, c’est une sorte de méditation qui s’installe au rythme des pas et de sa propre respiration. Pour la narratrice, la journée est solitaire, sans pour autant fuir le contact avec autrui. En soirée, les randonneurs se retrouvent aux refuges, les conversations tournent autour des événements rencontrés pendant l’étape : le vent, l’orage, la chaleur, les points d’eau… Mais les rencontres sont éphémères.
Patrick Devaux : Il y a cette jolie phrase écrite à ce sujet « Le matin, chacun reprend sa route, les vies ne sont que touchées à la manière d’un mikado. ».
Patrick Devaux : Il y a une sorte d’humilité par rapport à la Nature, peux-tu expliquer ?
Catherine Berael : La montagne ne pardonne pas. Il faut rester humble, prudent et accepter d’éventuellement renoncer si les conditions ne sont pas réunies. Je souhaitais le rappeler par certains passages du livre.
Patrick Devaux : Peut-on parler d’une sorte de poésie de la description, une lenteur suave et progressive ? Il y a toute une approche idéale de la Nature. On pourrait songer à Virgile ou Jean-Jacques Rousseau. Est-ce une démarche volontaire de ta part ?
Catherine Berael : Les paysages montagnards me sont très inspirants. Ils sont en réalité le fil conducteur de ce carnet de voyage. La marche est lente, la tête penchée sur les pieds. J’aime m’arrêter et prendre le temps. Sans vouloir faire un guide de montagne, j’ai souhaité décrire la réalité de telle ou telle vallée, de la végétation sauvage, des pozzines, des rivières, des forêts… Elles me sont source de questionnements et de rêveries.
Patrick Devaux : Tout au long du livre, un sens aigu de l’observation révèle les failles et les sentiments : « …ils ne s’échangent aucun mot et deux visages complètement fermés se font face, un couple en désunion... ». On devine cette idée d’union de l’âme et du corps, ce couple « affrontant » le paysage autant que leurs problèmes personnels. À ton avis, la Nature nous révèle-t-elle en ce sens ?
Catherine Berael : Selon mon expérience de la montagne, ce serait plutôt l’effort physique et le sens de l’épreuve dans des conditions extrêmes qui révèlent la personnalité de chacun, en positif comme en négatif.
Patrick Devaux : La première partie du livre est écrite par Tristan et elle annonce une intrigue. Peux-tu expliquer ?
Catherine Berael : Solange est le personnage féminin principal et j’ai écrit son carnet de voyage en premier lieu. Par la suite, j’ai demandé à Jean-Michel Aubevert d’imaginer un texte avec la seule consigne de se mettre dans la peau du personnage masculin Tristan. Je lui ai laissé carte blanche. Jean-Michel a écrit une lettre magnifique destinée à Solange. Je crois que le lecteur ne comprend le sens de cette lettre qu’à la fin du livre.
Patrick Devaux : Le texte fait état d’un départ très physique (sac à dos, etc.), avons-nous à faire avec une sorte de prise de décision ?
Catherine Berael : Le livre mène le lecteur dans les pas d’une randonneuse en Corse. Le GR20 ne s’improvise pas, c’est un sentier de grande randonnée qui nécessite une bonne préparation physique. Mais rien n’aurait été possible sans le désir très prenant de la narratrice de retrouver les montagnes de sa jeunesse.
Patrick Devaux : Une prise de décision et ensuite une sorte d’aveu ? Tu écris : « Marcher dans la plainte de mon cœur. Marcher pour que s’éloigne la douleur des batailles perdues… ». Est-ce une démarche en solitaire, mais avec autrui ?
Catherine Berael : La narratrice retourne sur les traces de son passé et d’un amour perdu. Marcher en solitaire permet l’introspection, c’est une sorte de méditation qui s’installe au rythme des pas et de sa propre respiration. Pour la narratrice, la journée est solitaire, sans pour autant fuir le contact avec autrui. En soirée, les randonneurs se retrouvent aux refuges, les conversations tournent autour des événements rencontrés pendant l’étape : le vent, l’orage, la chaleur, les points d’eau… Mais les rencontres sont éphémères.
Patrick Devaux : Il y a cette jolie phrase écrite à ce sujet « Le matin, chacun reprend sa route, les vies ne sont que touchées à la manière d’un mikado. ».
Patrick Devaux : Il y a une sorte d’humilité par rapport à la Nature, peux-tu expliquer ?
Catherine Berael : La montagne ne pardonne pas. Il faut rester humble, prudent et accepter d’éventuellement renoncer si les conditions ne sont pas réunies. Je souhaitais le rappeler par certains passages du livre.
Patrick Devaux : Peut-on parler d’une sorte de poésie de la description, une lenteur suave et progressive ? Il y a toute une approche idéale de la Nature. On pourrait songer à Virgile ou Jean-Jacques Rousseau. Est-ce une démarche volontaire de ta part ?
Catherine Berael : Les paysages montagnards me sont très inspirants. Ils sont en réalité le fil conducteur de ce carnet de voyage. La marche est lente, la tête penchée sur les pieds. J’aime m’arrêter et prendre le temps. Sans vouloir faire un guide de montagne, j’ai souhaité décrire la réalité de telle ou telle vallée, de la végétation sauvage, des pozzines, des rivières, des forêts… Elles me sont source de questionnements et de rêveries.
Patrick Devaux : Tout au long du livre, un sens aigu de l’observation révèle les failles et les sentiments : « …ils ne s’échangent aucun mot et deux visages complètement fermés se font face, un couple en désunion... ». On devine cette idée d’union de l’âme et du corps, ce couple « affrontant » le paysage autant que leurs problèmes personnels. À ton avis, la Nature nous révèle-t-elle en ce sens ?
Catherine Berael : Selon mon expérience de la montagne, ce serait plutôt l’effort physique et le sens de l’épreuve dans des conditions extrêmes qui révèlent la personnalité de chacun, en positif comme en négatif.
Patrick Devaux : La première partie du livre est écrite par Tristan et elle annonce une intrigue. Peux-tu expliquer ?
Catherine Berael : Solange est le personnage féminin principal et j’ai écrit son carnet de voyage en premier lieu. Par la suite, j’ai demandé à Jean-Michel Aubevert d’imaginer un texte avec la seule consigne de se mettre dans la peau du personnage masculin Tristan. Je lui ai laissé carte blanche. Jean-Michel a écrit une lettre magnifique destinée à Solange. Je crois que le lecteur ne comprend le sens de cette lettre qu’à la fin du livre.